Ecole et égalité.

Publié le par Citoyen Rural

 

Ecole et égalité.

 

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La refondation de l’école est un objectif phare de l’actuelle majorité. Une nouvelle fois, les débats sur ce que doit être l’école du XXIème siècle suscitent passion et controverses. Il est pourtant un principe sur lequel il faut rester vigilant et exigeant : l’égalité de la réussite.

 

L’école d’autrefois est souvent parée de toutes les vertus. Et pourtant, même si l’école de la République a pu ouvrir le chemin de la connaissance à plusieurs générations, elle n’en a pas moins constitué, par le passé, un puissant facteur de ségrégation sociale : pour les classes dominantes, le lycée et l’Université ; pour les classes laborieuses, l’école primaire.

Dans les années 1970, la démocratisation de l’école secondaire avec la scolarisation obligatoire jusque 16 ans a vu le jour. Mais encore aujourd’hui, cet idéal n’est pas atteint puisque l’accès à l’Université reste marqué par la faible part des enfants des milieux populaires.

Les années Sarkozy ont marqué un net recul de la volonté politique de faire réussir l’ensemble d’une classe d’âge et aujourd’hui, près d’un jeune sur cinq quitte l’école sans diplôme ni qualification. Les statistiques sont sans appel : ces jeunes sont les plus exposés au chômage, et à l’exclusion sociale.

Rétablir une véritable mixité sociale dans nos établissements est une urgente nécessité. La mixité sociale est autant la garantie de la construction du vivre ensemble qu’un moyen d’augmenter le niveau général de nos élèves. L’ancienne carte scolaire1 ne la garantissait pas, mais son assouplissement par la majorité précédente n’a fait qu’aggraver les ségrégations existantes en ghettoïsant les établissements les plus fragiles.

Il faudra dépasser la logique strictement territoriale et introduire des critères sociaux et scolaires dans le nouveau dispositif de sectorisation, notamment en créant un indice de mixité sociale.

Par ailleurs, une juste contrepartie du financement public dans les établissements privés sous contrat impose qu’ils soient soumis aux mêmes objectifs de mixité par l’inclusion du privé sous contrat dans la sectorisation.

Autre solution pour mettre fin à la concurrence déloyale exercée par le privé au détriment du public : que l’État cesse de financer avec l’argent public les établissements privés qui échappent à toute règle de recrutement et qui au lieu de favoriser le vivre ensemble favorise le quant à soi des élèves qui ont déjà tout pour réussir. En ces temps de contraintes budgétaires, supprimer ce financement qui défavorise l’école publique pourrait constituer une source importante d’économies.

 

1. La carte scolaire définit le secteur de recrutement d’une école, d’un collège ou d’un lycée. C’est le principe de sectorisation qui, a priori, doit garantir la mixité sociale des établissements scolaires.

 

 

 

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